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Sexisme : Paroles d’adhérentes CFDT

Dans son souhait de mieux comprendre quelles formes pouvaient revêtir les violences sexistes et sexuelles, la CFDT Capgemini a souhaité se tourner vers ses adhérentes afin de recueillir leurs témoignages, leur vécu. Le premier constat qui peut être réalisé c’est que bon nombre d’entre elles, avant même d’arriver chez Capgemini, ont déjà connu ces violences :

Un matin, je suis entrée dans le bureau du DAF. Il s’est levé, m’a fait la bise et m’a dit qu’il trouvait que j’avais une très jolie robe, même si elle était un peu “trop longue”. Puis il m’a attrapée par la taille pour me faire tourner sur moi-même et me regarder. Je suis partie immédiatement, mais le DAF étant un ami du patron, je ne l’ai pas signalé.”

“Un soir, alors que je mangeais avec mon manager (je travaillais alors dans une grande chaîne de fast food) et que je regardais mon téléphone portable, il s’en est emparé, a récupéré mon numéro et m’a mis le sien dans mes contacts, en me disant :”maintenant tu n’as plus d’excuses pour ne pas m’appeler. A chaque fois que j’embauchais, il venait me voir en me disant : “je n’ai pas eu mon bisou aujourd’hui”. Un jour, il me dit “toi je te ferai l’amour avant tes 23 ans. Toutes mes collègues étaient comme moi, apeurées”

Capgemini, à l’instar d’autres grands groupes en France, n’est pas épargné par cette problématique, et les témoignages de femmes et, plus rarement d’hommes, ne sont pas rares. Sollicitées, les adhérentes CFDT nous l’ont confirmé :

« J’avais fait une pause avec des collègues à la cafeteria de mon site. En remontant sur mon espace de travail, je me suis aperçue que j’avais oublié mon téléphone portable. Je suis donc redescendue et à cet instant et alors qu’ils ne m’avaient pas vue, j’ai surpris les propos de managers qui discutaient sur moi et me traitaient de “chaudasse”. »

« Lors d’un pot entre collègues, alors que j’étais arrivée dans le groupe assez récemment, un de mes collègues légèrement éméché, a cherché à m’embrasser en expliquant que toutes les nouvelles recrues devaient le faire. »

« Lorsque j’étais assistante, il m’est arrivé plusieurs fois de me retrouver avec le directeur d’agence qui venait se placer derrière moi bien collé et avec sa main sur mon épaule, en limite de mon sein. C’était méga stressant, j’étais jeune et envoyer chier mon manager était impensable, le risque de me faire virer. »

Entendu sur un site de Capgemini, le jour de la proclamation des résultats des Dames de Pique l’année dernière : “Cette Dame de Pique, je la piquerais bien avec mon dard.”

Consternant, impensable…et pourtant ce sont bien des situations récentes vécues par des salariées Capgemini. Trois ans après la déflagration #MeToo, les violences sexistes et sexuelles au travail restent toujours une réalité pour de trop nombreuses salariées. Ce sujet, la CFDT Capgemini a décidé de l’investir pleinement, notamment dans les négociations en cours : application du principe de la tolérance zéro, renforcement du rôle des référents harcèlement, mise en place d’un processus rapide de prise en charge de situations de violences subies jusqu’à l’éventuelle sanction de l’auteur.