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Le harcĂšlement moral

DĂ©finition

Le Code du travail définit le harcÚlement moral comme

Un ensemble d’agissements rĂ©pĂ©tĂ©s qui ont pour objet ou pour effet une dĂ©gradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits du salariĂ© et Ă  sa dignitĂ©, d’altĂ©rer sa santĂ© physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.

(voir les articles L.1152-1 et suivants)

« Un ensemble d’agissements rĂ©pĂ©tĂ©s  »

Un acte isolĂ©, mĂȘme violent, ne constitue pas un harcĂšlement moral.

Pour Marie-France Hirigoyen,

« c’est une violence Ă  petites touches qui ne se repĂšre pas,mais qui est pourtant trĂšs destructrice. Chaque attaque prise sĂ©parĂ©ment n’est pas vraiment grave, c’est l’effet des microtraumatismes frĂ©quents et rĂ©pĂ©tĂ©s qui constitue l’agression. » (Le harcĂšlement moral dans la vie professionnelle – Syros Pocket)

Dans le contexte du travail, ces agissements peuvent prendre les formes suivantes :

  • Refus de toute communication
  • Absence de consignes ou consignes contradictoires
  • Privation de travail ou surcroĂźt de travail
  • TĂąches dĂ©pourvues de sens ou missions au-dessus des compĂ©tences
  • “mise au placard”, conditions de travail dĂ©gradantes
  • Critiques incessantes, sarcasmes rĂ©pĂ©tĂ©s
  • Brimades, humiliations
  • Propos calomnieux, insultes, menaces.

(source : INRS)

« qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail »
S’il est difficile de prouver l’intention de nuire, il suffira de faire apparaĂźtre une relation de cause Ă  effet entre les agissements, de la hiĂ©rarchie ou d’un ou plusieurs collĂšgues du salariĂ©, et la dĂ©gradation de ses conditions de travail.

« susceptible de porter atteinte aux droits du salariĂ© et Ă  sa dignitĂ©,
 »
Il n’est pas nĂ©cessaire d’avoir perdu son emploi ou d’ĂȘtre malade pour ĂȘtre dĂ©clarĂ© victime de harcĂšlement moral. Il suffit que les agissements dont est victime le salariĂ© soient reconnus comme discriminatoires, dĂ©gradants, dĂ©stabilisants, etc.

Prévention

L’employeur est responsable de l’organisation de la prĂ©vention dans son entreprise. Le rĂšglement intĂ©rieur intĂšgre obligatoirement les dispositions relatives Ă  l’interdiction de toute pratique de harcĂšlement moral. Ces dispositions sont affichĂ©es sur le lieu de travail.

Le CHSCT (ComitĂ© d’HygiĂšne, de SĂ©curitĂ© et des Conditions de Travail) peut proposer Ă  l’employeur des mesures de prĂ©vention.

Les dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel disposent d’un droit d’alerte en cas d’agissements constitutifs de harcĂšlement moral. Ils peuvent saisir l’employeur qui doit procĂ©der sans dĂ©lai Ă  une enquĂȘte et mettre fin Ă  cette situation. A dĂ©faut, le salariĂ© ou le dĂ©lĂ©guĂ©, avec son accord, peut saisir le rĂ©fĂ©rĂ© prud’homal.

Le mĂ©decin du travail peut proposer des mesures individuelles lorsqu’il constate une altĂ©ration de l’Ă©tat de santĂ© du salariĂ©. Par exemple, il peut demander le dĂ©placement du salariĂ© harcelĂ© dans un autre service.

Le harcùlement moral, c’est l’affaire de tous

Pour le psychiatre Christophe Dejours, « Dans de nombreuse entreprises, actuellement, ce qui naguĂšre Ă©tait considĂ©rĂ© comme manquement Ă  la morale, et Ă  quoi on pouvait se soustraire, voire s’opposer au prix d’un courage non exceptionnel tend Ă  devenir norme d’un systĂšme d’administration des affaires humaines dans le monde du travail 
 » (Souffrance en France – la banalisation de l’injustice sociale – Le Seuil Points)

Dans les SSII, le harcĂšlement moral est un moyen couramment employĂ© pour se dĂ©barrasser des salariĂ©s devenus indĂ©sirables : ceux qui prennent de l’ñge, ceux qui sont en intercontrat ou ceux qui ont tout simplement cessĂ© de plaire. Il y Ă©galement des cas oĂč le harcĂšlement moral fonctionne comme un exutoire Ă  la frustration. PrivĂ©s d’augmentation et de reconnaissance d’aucune sorte, soumis Ă  de fortes pressions, certains salariĂ©s immatures peuvent prendre un de leurs collĂšgues pour souffre douleur parce qu’il est plus faible ou parce qu’il est diffĂ©rent.

Sur le lieu de travail, le salariĂ© harcelĂ© et son agresseur ne sont pas seuls. Si les autres salariĂ©s ne protestent pas, l’agresseur se sent justifiĂ©. Il peut penser que, puisque personne ne dit rien, c’est qu’il a raison d’agir comme il le fait. Quant au salariĂ© harcelĂ©, isolĂ© et rejetĂ© par tous, il finira par se sentir coupable.

Combattre le harcĂšlement moral, c’est d’abord refuser d’y participer. Si un de vos collĂšgues est l’objet de remarques blessantes ou de mesures discriminatoires, ne faites pas semblant de n’avoir rien vu. Parlez-lui, manifestez-lui votre soutien. Montrez Ă©galement Ă  l’agresseur que vous dĂ©sapprouvez son comportement. Et si cela ne suffit pas, adressez-vous Ă  un dĂ©lĂ©guĂ© du personnel.

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INRS

HarcĂšlement moral stop

Souffrance & travail